lundi 20 mars 2017

LECTURES ET DÉLICES

Gourmets de mots, les écrivains sont probablement aussi gourmands de mets. Ce qui les incite à pénétrer dans les cuisines des chefs et à explorer ce qui se passe dans leur esprit pour que tant de merveilles soient, au bout de la chaîne, offertes à nos yeux et à nos palais. A table pour un vrai régal !


C’est l’histoire d’une vie, celle d’Élie Élian. Enfant, il est horrifié par la nourriture que lui servent ses parents jusqu’à ce qu’il découvre une cuisine à l’arrière d’un restaurant. Le spectacle le fascine, les parfums l’ensorcellent. Il décide qu’il sera cuisinier.
C’est ainsi que François Vallejo entame Un dangereux plaisir (Viviane Hamy 2016). Le parcours du garçon est marqué de son entêtement : il s’impose pour apprendre les finesses de la gastronomie et il s’obstine à mener ses créations culinaires jusqu’à la perfection. Entre son génie et ses errances, il deviendra un chef reconnu et célébré. Mais qui sait de quels ingrédients de sa vie personnelle il a parsemé les plats servis à ses hôtes ?
Ici, François Vallejo présente son roman dans une brève interview.


  Le dernier livre de Marie Ndiaye, La Cheffe, roman d’une cuisinière (Gallimard 2016), présente une parfaite alchimie entre l’écriture et la cuisine. Le raffinement, la subtilité, la recherche de la perfection sont les ingrédients qui se retrouvent à la fois dans le texte de l’auteure et dans les mets de la Cheffe. Ce sont les éléments d’une passion.
La passion de la Cheffe est de créer à partir de la matière première. Pour cela, il lui importe d’éviter de se laisser distraire par les événements de la vie afin de parvenir à la perfection.  Elle se tient donc éloignée de tout et de tous et c’est par le seul récit d’un narrateur que l’on découvre ses apprentissages, sa carrière, la gloire et la chute. Narrateur qui fut son assistant discret, son amoureux silencieux et qui se trouve attaché à la Cheffe par des liens imprévus.
Dans une interview diffusée sur TV5 Monde, Marie Ndiaye parle de son livre avec beaucoup de finesse et d’elle avec autant de discrétion.


  Le charme du roman de Durian Sukegawa, Les délices de Tokyo (Albin Michel 2016), tient à une vieille dame aux mains déformées. Venue de nulle part, elle offre ses services au gérant d’une échoppe de pâtisseries. Son talent et ses recettes font merveille et amènent une clientèle inattendue et fort nombreuse à la boutique. Gardant le silence sur sa vie passée, elle disparaît un jour comme elle était arrivée, discrètement. Partant à sa recherche, son patron, intéressé autant par ses recettes que par ses secrets, finit par découvrir le mystère qui entoure ce personnage singulier.

Le quotidien de la vie japonaise, des éléments de l’histoire du pays, le raffinement et l’originalité de la cuisine donnent à ce roman une tonalité émouvante et très poétique. Les Editions Albin Michel présentent un extrait du livre et la bande-annonce du film que Naomi Kawase en a tiré. 

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