dimanche 20 mars 2016

SOURIRE ET RIRE AVEC ...

… des écrivains généreux dotés d’une fibre humoristique prononcée, qui détournent le tragique vers le jubilatoire, qui rient d’eux-mêmes et de leurs semblables avec tendresse. De bienfaisantes lectures pour un joyeux printemps.

     Il ne faudrait manquer aucun des livres de Jacques A. Bertrand. Il a le talent d’alléger par le rire les situations les plus pénibles. Ainsi dans Comment j’ai mangé mon estomac (Julliard 2014), il décrit avec un humour corrosif le cancer de l’estomac et les maux afférents dont il a été affligé. Dans la Brève histoire des choses (Julliard 2015), son livre le plus récent, il devise de l’environnement quotidien et le détourne de l’ordinaire. Il y a aussi J’aime pas les autres (Julliard 2007), réflexion autobiographique caustique sur les relations entre humains. Et même Les autres, c’est rien que des sales types (Julliard 2009). De l’humour, toujours de l’humour, avec intelligence, finesse et délicatesse.
Ici se trouve une vidéo dans laquelle Jacques A. Bertrand évoque « les choses » (descendre dans la page pour trouver la vidéo).

     Iain Levison est un digne représentant de l’humour écossais. Lorsqu’il vivait aux Etats-Unis – il réside actuellement en Chine –, il a raconté dans des Tribulations d’un précaire (Liana Levi 2007) hilarantes les péripéties liées aux multiples petits boulots qu’il a effectués au terme de ses études. Auparavant, dans Un petit boulot (Liana Levi 2003), il dessinait un portrait singulièrement mordant de la vie outre-Atlantique. Plus corrosif encore et décortiquant les institutions, son dernier roman, Ils savent tout de vous (traduit par Fanchita Gonzalez Batlle, Liana Levi 2015), prend des allures d’intrigue policière mâtinée de science-fiction. Il y est question de surveillance des individus, de manipulation, d’entourloupe. Le tout mené à un rythme haletant par des personnages particulièrement loufoques. C’est extravagant, drôle et fort bienfaisant.
Kathleen Evin s’entretient ici avec Iain Levison au cours de son émission « L’humeur vagabonde ».

   L’œuvre de Jean Echenoz est habituellement plus empreinte de gravité que d’humour. Mais dans son dernier roman paru, Envoyée spéciale (Editions de Minuit 2016), le ton est au burlesque, pétillant d’ironie et révélant une jubilation d’écriture. L’enlèvement d’une jeune femme en vue d’une mission en Corée du Nord, sa séquestration loufoque dans la Creuse sous la garde de geôliers aux airs de Pieds Nickelés, des commanditaires hésitants, des dérapages insolites et déroutants, cela passe du roman policier à l’espionnage sous le regard d’un narrateur qui se plaît à la digression et au commentaire. Captivant et déridant au possible.
Les Editions de Minuit présentent ici une revue de presse : interview de l’auteur et critiques élogieuses de son roman.

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